Vrai ou faux sur les réseaux sociaux : percez leurs secrets
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Peut-on reconnaître une photo retouchée sur un réseau social ? Peut-on savoir qui vous êtes grâce à vos likes ? Les filtres photo peuvent-ils devenir mauvais pour le bien-être psychologique ? Démêlez le vrai du faux !
Il est impossible d’avoir plus de 150 amis
VRAI
Ce chiffre est issu d’une étude de 1992 réalisée par l’anthropologue Robin Dunbar, selon laquelle les limites des capacités du cerveau et du temps dont dispose l’être humain ne permettrait pas de nourrir plus de 150 relations stables.
En moyenne, il est possible d’avoir jusqu’à 5 amis intimes, 15 meilleurs amis, 50 bons amis, 150 amis, 500 connaissances et d’être capable de reconnaître visuellement 1500 personnes.
Il s’agissait d’une étude basée sur le monde réel mais elle a depuis été vérifiée sur X et Facebook (étude réalisée à Oxford, au Royaume-Uni).
Une addiction aux réseaux sociaux ? Non, ça n’existe pas…
FAUX
La dépendance aux réseaux sociaux est reconnue comme un trouble depuis plusieurs années en Chine et en Corée du Sud mais est différente de l’addiction à la nicotine ou à d’autres substances.
Ouvrir son application et découvrir un « like » sur une de ses publications active bien le même « circuit de la récompense », le mécanisme hormonal qui procure du plaisir dans les phénomènes d’addiction. Néanmoins lorsqu’un fumeur fume une cigarette, cette récompense est automatique alors que lorsqu’on ouvre un réseau social, le fait d’y découvrir de nouveaux « likes » n’est pas garanti. Il y a donc un effet de frustration lorsque le nombre de likes est plus faible que prévu, et une récompense plus forte s’il est plus grand que prévu.
Les réseaux sociaux peuvent dresser le profil très précis d’une personne à partir de ses « likes »
VRAI
Dites-moi ce que vous aimez, je vous dirai qui vous êtes… Oui, les réseaux sociaux sont capables de déterminer avec une grande précision le profil d’une personne en se basant sur ses « likes », ce qui permet notamment de proposer des publicités adaptées à ses goûts.
En 2012, deux chercheurs de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont montré comment l’analyse et le recoupement de données permettaient aux algorithmes des réseaux sociaux de comprendre une personne avec une extrême précision.
- 68 Likes sont suffisants pour que Facebook déduise les principales caractéristiques d’une personne (genre, opinion politique…)
- 70 Likes donnent au réseau social une meilleure connaissance de l’individu que n’en ont ses plus proches amis.
- 150 Likes permettent d’en savoir plus sur l’utilisateur que ses propres parents.
- A partir de 300 Likes, l’étude estime qu’il est possible de vous connaître plus intimement que votre propre conjoint.
Plus vous interagissez, plus il est donc facile de vous comprendre !
Les réseaux sociaux, ce n’est que pour les jeunes
FAUX
D’après une étude réalisée en 2018 par l’Institut Français des seniors, 80% des Français de plus de 55 ans sont membres d’un réseau social – avec une préférence pour Facebook, puis Skype, X et YouTube. Ils sont même dotés d’un surnom : les « silver surfeurs » ! Ils les utilisent surtout pour se connecter à leurs amis et à leur famille, mais aussi pour rester en prise avec l’évolution technologique, et échanger sur leurs domaines de prédilection avec des personnes partageant les mêmes centres d’intérêt : finance, voyages, bien-être, loisirs… Ils se connectent environ une fois par semaine (35% d’utilisateurs) mais, pour les plus accros, plusieurs heures par jour.
Beaucoup d’utilisateurs enjolivent leur quotidien sur les réseaux sociaux
VRAI
Vous vous en doutiez peut-être, cela a été prouvé : d’après une étude Kaspersky Lab, une personne sur dix environ déforme la réalité sur les réseaux sociaux de façon à recevoir davantage de « like ». Car, selon eux, le nombre de petits cœurs sous leurs publications reflète leur popularité, et ils y tiennent…
Ce phénomène semble légèrement plus masculin que féminin : 24% d’hommes contre 17% de femmes sont anxieux à l’idée de ne pas recevoir suffisamment de « like », ce qui, craignent-ils, laisserait penser à leurs amis qu’ils ne sont pas populaires. Aiguillonnés par cette peur, ils sont prêts à aller loin : 14% pourraient envisager la publication d’éléments gênants concernant leurs collègues, voire leur patron. 12% seraient prêts à impliquer leurs amis, et 9% iraient jusqu’à se montrer dans leur plus simple appareil…
Les réseaux sociaux déforment la perception de l’amour
VRAI
C’est ce que révèle une étude Opinion Way pour Meetic en 2018 : 53% de Français jugent que les réseaux sociaux en général (Facebook mais aussi Instagram, Snapchat…) donnent une vision faussée de ce que devrait être un couple.
Parmi les couples, 37% partagent des tranches de leur quotidien à deux sur les réseaux, mais… 53% d’entre eux avouent qu’ils ont déjà publié une image de bonheur conjugal alors que la réalité était loin d’être idyllique à ce moment précis.
66% des couples Français ne sont pas dupes, estimant que ces publications déforment la réalité.
Enfin, 64% d’utilisateurs interrogés jugent tout simplement que les relations de couple relèvent du domaine intime et ne devraient pas être ainsi dévoilées sur les réseaux sociaux…
Les filtres photo peuvent entraîner une mauvaise image de soi
VRAI
Les applications de retouche prolifèrent, mais aussi les filtres photo et vidéo (Snapchat, Instagram…). Ces filtres modifient tout le visage d’une façon similaire : pommettes hautes, yeux agrandis, bouche repulpée, menton affiné, peau lissée. À force de se voir ainsi, et préférant cette image à la réalité, des utilisateurs (principalement des utilisatrices) vont jusqu’à demander des opérations de chirurgie esthétique qui visent à reproduire le même effet !
Retoucher une photo est aujourd’hui facile, mais ce n’est pas un acte anodin. Pour éviter une souffrance liée à ces représentations faussées, il est important d’apprendre aux adolescents à se montrer sous leur vrai jour, à développer leur propre style et à apprécier toutes les formes de beauté.
De son côté, Instagram a annoncé il y a quelques mois le retrait des filtres à effet « chirurgie esthétique » pour protéger ses utilisateurs.
Les recruteurs ne perdent pas leur temps à consulter votre profil Facebook ou Twitter
FAUX
Employeurs et chasseurs de têtes utilisent les réseaux sociaux pour dénicher des candidats… Mais aussi pour vérifier leur profil avant un entretien.
Une étude de la société Bond, spécialisée dans les solutions RH, indiquait que 9 recruteurs sur 10 consultent les profils sociaux d’un candidat avant de se positionner sur son embauche. Photos osées, remarques déplacées sur le précédent employeur ou sur les clients sont rédhibitoires… Mais l’image personnelle est aussi importante : si vous postulez pour un emploi créatif et que vous semblez être une personne ennuyeuse, ou au contraire, si vous êtes un profil très fêtard ciblant un emploi nécessitant une grande fiabilité, la perception de l’employeur peut être affectée par ce que vous montrez en ligne. Restez pudique et cohérent !
Par ailleurs, la même étude indiquait que 7 recruteurs sur 10 disent avoir réussi leur recrutement grâce aux réseaux sociaux (LinkedIn largement en tête (79 %), suivi de Facebook (26 %) et Twitter (14 %)). Raison de plus pour s’y montrer sous son meilleur jour !
Les réseaux sociaux permettent de développer la solidarité
VRAI
Qu’il s’agisse de diffuser des avis de recherche pour des proches disparus, de collecter des dons ou des soutiens pour des causes, les réseaux sociaux permettent à des individus d’accéder immédiatement à un très grand nombre d’utilisateurs, ce qui démultiplie la puissance des appels. Et, fort heureusement, ces utilisations vertueuses se développent… Ainsi, pendant le confinement, des pages Facebook sont apparues pour proposer des informations locales, nourries par des bénévoles : transports disponibles, commerces ouverts, mais aussi des services : aller faire des courses, se rendre à la pharmacie à la place des personnes âgées ou malades…
De son côté, la plateforme gensdeconfiance.com qui propose une diffusion d’annonces à un cercle restreint et familial, appelait aussi ses membres à se mobiliser pour aider les plus vulnérables. Les services proposés étaient aussi bien pratiques (promener un chien, réparer un équipement informatique, aider dans une démarche administrative, sortir les poubelles…) que sociaux, renforçant le lien par une simple présence (appeler une personne pour lui permettre de parler, raconter une histoire à des enfants par téléphone).
Au-delà des clichés et des inquiétudes qu’ils suscitent parfois, les réseaux sociaux sont bel et bien devenus une extension de nos vies, et les bons et mauvais aspects ressemblent beaucoup à ceux de notre monde physique… Y être actif, c’est participer à la vie de la société et il appartient à chacun d’en faire un lieu d’expression positive pour toutes les générations !