Info ou infox ? Nos conseils pour repérer les fake news

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Avec le développement d’Internet et la prolifération des informations en ligne, il est parfois difficile de dissocier les vraies informations des fausses informations, les « fake news » ou infox en Français. Chacun a le devoir de limiter leur propagation afin de lutter contre la désinformation qui mène parfois à des comportements erronés.

Pour rompre la chaîne de transmission des fake news, voici les réflexes à acquérir afin de les détecter.

1 / Vérifier la source

À la réception d’une information, votre premier réflexe doit être de remonter à la source. Qui a écrit ce post ou cet article ? S’agit-il d’un membre du gouvernement, des autorités de santé, de la police, d’un journaliste … ?? Sur quel site est-il publié ? L’auteur est-il cité ?
Si le contexte est vague, les auteurs ou les personnes citées ne sont pas clairement identifiées, l’information est à manipuler avec prudence.

2 / Prêter attention au titre de l’article

Le titre d’une fausse information sera souvent accrocheur, afin d’attirer l’attention et d’encourager les partages. « Faites tourner », « Une information qu’on vous cache à diffuser le plus largement possible », « Les médias n’en parlent pas et pourtant !!! », autant de formules incitant au partage qui doivent éveiller votre prudence.

3 / Contrôler l’authenticité des images

Certaines infox sont construites avec des photos ou des vidéos sorties de leur contexte. Bonne nouvelle, vous pouvez vérifier la provenance des images en ligne !

Ouvrez Google Images et glissez la photo suspecte dans la barre d’outils : le moteur de recherche vous livre alors toutes ses occurrences, permettant ainsi de démêler le vrai du faux. Vous pouvez aussi retrouver la date de publication initiale de la photo et voir si celle que vous avez reçue a été retouchée.

Pour les vidéos, l’outil YouTube DataViewer, développé par Amnesty International propose la même fonctionnalité (site en anglais).
Copiez l’URL de la vidéo dans ce moteur de recherche, qui vous dévoile toutes ses occurrences en ligne.

4 / S’informer auprès des sources officielles

Privilégiez toujours les sources officielles telles que le portail du gouvernement, celui de l’OMS, celui de la Police nationale et du ministère de l’Intérieur.
Les informations qui n’y figurent pas doivent être considérées comme spéculatives voire erronées.

5 / Utiliser des outils qui font la chasse aux infox

Pour vous aider à repérer les fausses informations, des outils performants sont désormais à votre disposition.

Factuel, Vrai ou Faux ou NewsGuard : misez sur les plateformes de fact checking

L’Agence France-Presse se mobilise pour vous apporter une information fiable avec Factuel. Le site traque toutes les fausses informations qui circulent sur la toile, en Français, Anglais, Espagnol et Portugais : sondage manipulé, chiffres erronés, vidéo virale, photo détournée, etc.

Vrai ou Fake est la plateforme de fact-checking de l’audiovisuel public, alimentée par Radio France, France Télévisions, Arte, l’Institut national de l’audiovisuel, France Médias Monde et TV5 Monde. Les journalistes passent au crible, après les avoir recoupées, toutes les informations reçues, avant de les diffuser sur les antennes radio, TV et numérique.

NewsGuard : un indicateur en temps réel de la fiabilité de l’information
NewsGuard est un outil géré par des journalistes, qui note les sites sur leur crédibilité et leur transparence. Il fonctionne sur abonnement et repose sur une extension de navigateur qui évalue en temps réel la qualité de l’information que vous lisez.

Télécharger l’extension pour votre navigateur :

6 / Signaler une fake news

Souvent critiqués, les réseaux sociaux se sont armés d’outils mixant intelligence artificielle et humaine pour limiter la diffusion de fausses informations. Tout utilisateur peut désormais signaler une fake news.

Signaler une infox sur Facebook ou Instagram

Sur Facebook, cliquez sur les trois points à côté de la publication, sélectionnez « Signaler la publication » puis « Fausse information » et envoyez. L’information est alors vérifiée par un panel de médias français partenaires (AFP, BFMTV, L’Express, France Médias Monde, France Télévisions, Libération, Le Monde et 20 Minutes).

Si deux de ces médias la qualifie de « fausse information », elle est considérée comme « contestée ». Facebook réduit alors sa visibilité dans les flux d’actualité, la marque d’un triangle rouge et affiche un message d’avertissement si vous vous apprêtez à la partager. Sur Instagram, la visibilité est réduite. Les deux réseaux sociaux partageant les mêmes bases de données, une publication signalée sur l’un le sera automatiquement sur l’autre.

👉 À lire aussi : Les meilleures applis et fonctionnalités à utiliser avec Instagram

Signaler une fake news sur Twitter

Les règles du réseau social sont plus floues et le signalement de fausses informations est restreint aux infox concernant un scrutin, l’inscription sur les listes électorales, des informations susceptibles de troubler l’ordre public.. Pour signaler un contenu, cliquez sur les trois points à droite d’un tweet et choisissez « Signalez ». Après étude, la publication signalée pourra être supprimée.

Signaler une infox sur YouTube

Sous le lecteur de la vidéo que vous souhaitez signaler, cliquez sur les trois petits points, choisissez « Signaler » puis « Spam ou contenu trompeur ». L’équipe YouTube examine les vidéos signalées 24 h/24, et supprime celles qui ne respectent pas le règlement de la plateforme.

Signaler une fake news à des journalistes

Pour contacter les journalistes de France Info, leur poser des questions et leur signaler des informations suspectes, direction Le Live, où ils traitent toutes les demandes. La rédaction de Libération vous propose aussi d’utiliser Check News, un moteur de recherche interactif qui permet de poser vos questions ou de signaler une infox. Après enquête, l’équipe vous répond directement dans le fil.

7 / Apprendre aux jeunes… et aux seniors à repérer les infox

Pour les adolescents qui utilisent de préférence les réseaux sociaux et les plateformes vidéo pour s’informer, prendre du recul est parfois très difficile.
48 % des 12-19 ans se fondent sur leurs connaissances pour reconnaître d’éventuelles fake news mais seulement 3 % utilisent des outils de vérification (étude James Focus 2019).
À vous parents de les aider en les éduquant sur le sujet en profitant de cette période de confinement passée ensemble pour en discuter ! Pour vous accompagner dans cette mission, Lumni propose un dossier complet sur les jeunes et l’info.

Autre population susceptible de tomber plus facilement dans le piège de la désinformation : les seniors ! Des chercheurs américains ont scruté les liens partagés sur Facebook par plus de 1 200 internautes. Dans leur étude publiée en janvier 2019, ils dévoilent que les +de 65 ans relaient sept fois plus de fake news que les 18-29 ans, et 2,3 fois plus que les 45-65 ans. Moins familiarisés avec le numérique, les seniors repèrent moins facilement les signes qui doivent alerter sur la fiabilité des contenus : voici une excellente raison de transférer cet article aux seniors de votre entourage et de les appeler pour en discuter avec eux.

8 / Vérifier avant de partager une information

Vous l’avez compris, même si le titre est alléchant ou que la nouvelle ressemble au scoop de l’année, résistez à l’envie de la partager de manière spontanée, sans avoir effectué ces vérifications importantes.
Cette exigence s’applique autant aux informations découvertes lors de vos navigations Internet qu’à celles transmises par vos proches, certaines personnes étant plus promptes à partager qu’à vérifier.

Vous pourrez ainsi leur répondre avec des arguments solides grâce à nos conseils, alors n’hésitez pas à partager cet article sans modération (celui-ci, vous pouvez 😉)