4G, 5G : comment la télémédecine évolue avec les réseaux mobiles

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évolution de la télémédecine avec les réseaux mobiles - 4G - 5G

Depuis plusieurs années, la télémédecine gagne du terrain chez les particuliers et dans les structures de soins. Ses progrès suivent ceux de la technologie : si la 4G a déjà permis un fantastique bond en avant avec l’apparition de la téléconsultation et l’essor des objets connectés, la 5G promet de rendre accessibles au plus grand nombre des innovations majeures. Explications.

L’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement ont bouleversé les usages des Français : la télémédecine est entrée par la force des choses dans le quotidien de tous. Plusieurs plateformes de prises de rendez-vous, comme Doctolib, Hellocare, Qare, Consulib ou encore Maiia, proposaient déjà la téléconsultation à leurs utilisateurs, et offrent en ce moment leur service aux médecins pour aider à la lutte contre le virus.

Le 18 mars 2020, le fondateur de Doctolib expliquait que la part de téléconsultation vidéo des médecins généralistes avait été multipliée par 18 entre le 14 et le 17 mars, et que ce n’était qu’un début. Mais avant même ces circonstances exceptionnelles, les Français avaient de plus en plus recours à la téléconsultation, que l’Assurance maladie rembourse depuis 2018 sous certaines conditions.
Pour faire face à la crise sanitaire, sachez que vous n’avez plus besoin de passer par votre médecin traitant pour l’utiliser.

La télémédecine, une pratique qui gagne du terrain en France

Début 2020, avant le début de l’épidémie de Covid-19, l’institut de sondage Harris Interactive confirmait la progression de la télémédecine dans les habitudes des Français(1). En janvier 2019, 63 % se disaient favorables au développement des téléconsultations médicales : en janvier 2020, ils étaient 68 %, et près de 9 sur 10 à déclarer envisager d’y recourir. Le premier motif de téléconsultation est le renouvellement d’une ordonnance (78 %), suivi par un besoin de conseil médical (77 %) et la consultation d’un médecin lors d’un voyage (74 %).

Le soutien croissant des Français à la téléconsultation s’accompagne du sentiment qu’elle apporte des solutions à certaines difficultés du système de santé, notamment pour renforcer l’accès aux médecins (83 %), lutter contre les déserts médicaux (78 %) et désengorger les services d’urgence (77 %). La confiance dans la téléconsultation des habitants de zone rurale, premiers concernés par la difficulté d’accès aux soins, s’est renforcée entre 2019 et 2020.

Les objets connectés, indispensables alliés de la télémédecine

La progression de la médecine à distance va de pair avec celles des objets connectés. Aujourd’hui, bracelets, capteurs glissés dans les vêtements, tensiomètres, thermomètres, piluliers, pèse-personnes, brosses à dents et même miroirs connectés… transmettent automatiquement des données médicales.

Avec le vieillissement de la population, l’isolement d’une partie des aînés, la difficulté d’accès aux soins dans certaines zones, ces objets connectés occupent une place croissante dans le suivi des patients. Ils permettent de pratiquer la médecine préventive, de maintenir une surveillance de qualité et d’adapter si besoin les traitements à distance. Certains sont même remboursés par l’Assurance maladie, comme le glucomètre connecté, qui mesure la glycémie en continu et peut être prescrit aux patients diabétiques. Mais la vitesse de transmission et d’analyse de leurs données reste tributaire des capacités des réseaux 4G, une capacité qui sera décuplée avec l’arrivée du réseau 5G.

Les innovations déjà permises par la 4G

Bien sûr, la 4G a déjà favorisé l’apparition de nombreuses innovations. Le réseau permet d’effectuer une vidéo-consultation en ligne et d’obtenir une ordonnance. Les visioconférences pluridisciplinaires sur le suivi d’un patient se démocratisent, tout comme les cabines de téléconsultation. Ces nouveaux dispositifs médicaux répondent aux réticences d’un Français sur deux, qui déplorent que la téléconsultation simple ne permette pas d’être ausculté.

À l’intérieur de ces cabines équipées d’appareils connectés, le patient s’ausculte lui-même tout en échangeant en vidéo avec le médecin, qui reçoit les données au fur et à mesure pour établir son diagnostic. Ces consultations, bien plus poussées que la simple téléconsultation, sont très prometteuses pour désenclaver les déserts médicaux, désengorger les salles d’attente des médecins et les urgences des hôpitaux.

Et les innovations promises par la 5G

Néanmoins, certaines situations complexes nécessitent une transmission des données en temps réel, incompatible avec les délais et latences qui subsistent en 4G. L’avènement de la 5G, 10 à 20 fois plus rapide, va permettre d’aller encore plus loin.

La télé-chirurgie, qui requiert une grande précision, est l’une des promesses majeures de la 5G. Ainsi, en avril 2019, un chirurgien chinois a mené une opération à distance en utilisant un réseau mobile 5G. Un décalage de seulement un millième de seconde séparait l’ordre donné par le médecin de l’action du bras robotique installé dans le bloc opératoire à 3 000 km. Le recours à la réalité augmentée et à la réalité virtuelle avant et pendant des opérations sensibles sera aussi favorisé par la 5G.

La facilité d’échange de contenus haute-définition améliorera l’efficacité de la téléconsultation. Il sera par exemple possible d’accéder très rapidement aux fichiers d’imagerie médicale (Scanner, IRM…) généralement très volumineux. La 5G offrira aussi davantage de mobilité aux médecins, qui auront accès aux données de manière fiable à tout moment même par exemple dans une ambulance. Sans oublier que les capacités du réseau couplées à sa faible consommation d’énergie favoriseront l’analyse en temps réel des données envoyées par les objets connectés, ce qui améliorera le suivi des patients à l’hôpital, en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et à la leur domicile.

Organiser le déploiement progressif de la 5G dans le parcours de soin

Les réseaux 4G et fibre présents dans les structures de soins disposent déjà de capacités robustes. Ils favorisent les téléconsultations et les échanges pluridisciplinaires sans caractère d’urgence et d’une complexité modérée. L’intégration de la 5G doit se faire de manière graduelle, dans une logique de complémentarité avec ces réseaux existants, afin de traiter un nombre croissant de projets et tâches complexes.

Dans un premier temps, la 5G pourra être réservée aux usages prioritaires, comme les urgences, puis être étendue au suivi des patients via des objets connectés, aux téléconsultations puis à la chirurgie. Au fil des rénovations d’infrastructures, la 5G améliorera aussi l’accès des hôpitaux à Internet, en leur fournissant un accès très haut débit i.
Dans les territoires isolés, on pourra ainsi améliorer l’égalité d’accès aux soins avec des spécialistes connectés en 5G qui interviendront à distance.

👉 À lire aussi : Évolution des usages mobiles, de la 2G à la 5G

2020, l’année de la 5G en France

L’ANFR prévoit le déploiement commercial de la 5G courant 2020.
Le réseau Bouygues Telecom a déjà fait l’objet de multiples expérimentations depuis quelques années dans plusieurs villes pilotes.

👉 A lire aussi : la 5G par Bouygues Telecom

Plus qu’un bouleversement, l’arrivée de la 5G dans le système de santé promet une accélération et une démocratisation des innovations que la 4G a fait éclore. Généralisation des téléconsultations, meilleur suivi des patients via les objets connectés, nouvelles perspectives offertes par la télé-chirurgie… sont autant de promesses qui deviendront bientôt réalité.

1 – Étude Harris Interactive, Les Français et la téléconsultation, janvier 2020.

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