11 conseils à donner à vos ados pour bien utiliser les réseaux sociaux

  • 6mn
Partager sur
père penché sur le bureau de sa fille expliquant quelque chose sur son téléphone portable

Alors que les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans la vie sociale de nos adolescents hyper connectés, comment les accompagner au mieux dans leur utilisation de ces outils ?

Avant toute chose, rappelons d’abord que depuis le 7 juillet 2023, une loi sur la majorité numérique a vu le jour. Cette loi présente plusieurs points dont les 5 suivants :

Les réseaux sociaux devront :

  • refuser l’inscription à leurs services des enfants de moins de 15 ans, sauf si un des parents a donné son accord ;
  • informer, lors de l’inscription, les enfants de moins de 15 ans et leurs parents sur « les risques liés aux usages numériques et les moyens de prévention » et sur les conditions d’utilisation de leurs données personnelles ;
  • permettre aux parents, ou à l’un des deux, de demander la suspension du compte de leur enfant de moins de 15 ans ;
  • activer, lors de l’inscription d’un mineur, un dispositif de contrôle du temps passé en ligne. Le jeune devra être informé régulièrement par des notifications
  • les réseaux sociaux sont normalement interdits aux moins de 13 ans

Suite à ce rappel, voici 11 conseils à leur donner pour qu’ils profitent pleinement, et avec les bons repères, de toutes les possibilités offertes par ces plateformes.

78 % des adolescents, équipés de smartphones, ont un compte sur les réseaux sociaux (1) et utilisent, par ordre de préférence :

Des chiffres peu étonnants lorsque l’on sait que ces plateformes leur servent à communiquer entre eux, à partager des contenus, à s’informer et constituent un pilier essentiel de leur vie sociale. Mais les dérives ne sont pas rares sur les réseaux sociaux et il est important de donner des repères aux ados sur la manière de gérer leur présence et leurs interactions en ligne.

1 – Expliquer que les réseaux sociaux sont un sujet de discussion comme un autre

Même si vous êtes moins à l’aise que la génération de vos enfants, c’est important qu’ils se sentent en confiance pour en parler avec vous sans que cela suscite de conflit. En restant ouverts sur le sujet, vous leur donnez la possibilité de vous parler d’éventuels contenus choquants, inappropriés ou encore de fake news, auxquels ils pourraient être confrontés. De la même manière, ils se sentiront plus enclins à vous partager les vidéos et photos qui les ont amusées : les réseaux sociaux viennent ainsi renforcer la complicité et le dialogue au sein de votre famille !

2 – Montrer qu’il est possible de sécuriser leurs comptes

C’est peut-être la règle la plus importante : la plupart des réseaux sociaux ne sont autorisés qu’à partir de 13 ans et vos enfants doivent inscrire leur âge réel. Sur Facebook et TikTok, les profils de mineurs bénéficient de mesures de protection supplémentaires qui limitent leur visibilité et les types de contenus qui apparaissent dans leur flux.

Facebook protège ainsi les informations sensibles des mineurs, comme leurs coordonnées, école ou date de naissance (si elles sont renseignées sur le profil), en faisant en sorte qu’elles n’apparaissent pas dans une recherche publique. Le partage de la localisation est désactivé par défaut pour les comptes de mineurs, tandis que la validation des publications dans lesquelles ils sont identifiés est activée par défaut, leur permettant de les refuser ou de les supprimer s’ils ne les approuvent pas.

Sur TikTok, la messagerie instantanée est bloquée pour les utilisateurs de 13 à 15 ans. Le mode « Connexion Famille » permet aussi aux parents de surveiller le temps de connexion de leur adolescent et d’activer le mode restreint qui filtre les contenus jugés inappropriés pour les plus jeunes.

3 – Paramétrer la visibilité de leurs comptes

Sur X, Instagram et TikTok, demandez à vos ados d’activer le mode privé qui leur permet d’accepter ou de refuser les demandes de contact. Ainsi, seuls leurs contacts autorisés peuvent liker, commenter et partager leurs publications.

Sur Snapchat et Facebook, les utilisateurs doivent, par défaut, accepter les demandes de contact avant d’être mis en relation. Vérifiez ensuite avec eux, dans les paramètres de chaque réseau social, les audiences autorisées pour leurs publications, en choisissant plutôt de les restreindre à leurs seuls amis. Assurez-vous qu’ils aient la possibilité de contrôler leur image en activant l’envoi d’une notification lorsqu’une personne souhaite poster une publication dans laquelle ils sont identifiés.

4 – Bien choisir ses amis et contacts

Certains jeunes sont tentés d’accepter de nombreuses demandes d’amis pour afficher un compteur élevé de relations, une pratique qui peut s’avérer dangereuse pour leur vie privée lorsqu’ils postent des photos, vidéos ou des contenus qui dévoilent leur quotidien. 32 % des 11-14 ans et 66 % des 15-18 ans communiquent avec un inconnu ou l’acceptent en tant qu’ami (2) : des chiffres qui invitent à la prudence !

Rappelez régulièrement à vos enfants de ne jamais accepter une demande de la part d’un inconnu, même accompagnée d’un message sympa. Si une personne insiste, invitez-les à la bloquer afin de ne plus être importunés. Les comptes bloqués ne peuvent pas visionner les contenus de vos enfants, ni échanger avec eux.

5 – Veiller au respect de leur vie privée… et celle des autres !

Si les réseaux sociaux permettent d’afficher des morceaux « choisis » de leur vie, expliquez à vos enfants que certaines informations doivent rester privées, comme leur numéro de téléphone, leur adresse ou leur école.

Invitez-les aussi à se choisir un pseudo plutôt que d’indiquer leurs noms et prénoms complets. Sur Snapchat, il faut aller dans les réglages pour masquer son numéro de portable et décocher l’option « Permettre aux autres de me trouver grâce à mon numéro ». Indiquez aussi à vos ados qu’ils ne doivent pas poster de photos ou vidéos d’autres personnes sans leur consentement afin de respecter leur droit à l’image.

6 – Les initier à la gestion de leur temps d’écran

Contenus actualisés en permanence, messages échangés avec leurs amis… il est tentant de se connecter plusieurs fois par jour sur les réseaux sociaux, et le temps passé sur les applis grimpe vite sans que vos ados s’en rendent forcément compte. Arte a produit Dopamine, une web série amusante destinée aux ados, qui décrypte les leviers de l’addiction aux réseaux sociaux : pourquoi ne pas regarder quelques épisodes avec eux afin d’en discuter ensemble ensuite ?

Pour leur apprendre à s’auto-réguler, proposez-leur d’activer les options les aidant à canaliser leur temps d’écran. Les paramètres du profil utilisateur dans TikTok proposent une option « Bien-être numérique » : au bout d’une heure passée sur l’appli, l’utilisateur doit entrer un code confidentiel pour continuer à l’utiliser (à vous de voir si vous leur donnez le code ou pas ?).

Idem sur Instagram : rendez-vous dans « Compte », puis « Votre activité » qui indique votre moyenne quotidienne de temps passé sur l’appli, puis activez l’option « Définir un rappel quotidien » qui vous prévient lorsque vous avez atteint la limite de temps fixée sur la journée. La version mobile de Facebook propose la même option dans le menu « Paramètres » du profil utilisateur.

Un bon moyen de les responsabiliser !

👉 À lire aussi : Digital detox : 10 conseils pour réussir votre déconnexion

7 – Aider vos ados à repérer les fake news

Alors que 94 % des 11-14 ans trouvent qu’Internet est un « super lieu pour s’informer » (3), il est important de leur apprendre à exercer leur esprit critique sur les réseaux sociaux, où les fake news sont légion. Apprenez-leur à vérifier la source et à évaluer la crédibilité du site d’où vient l’information. Invitez-les à confirmer une information avant de la relayer, afin de les aider à prendre du recul.

👉 À lire aussi : Info ou infox : 8 conseils pour repérer les fake news

8 – Démystifier les contenus publiés sur les réseaux sociaux

Rappelez à vos ados que les réseaux sociaux sont une vitrine dans laquelle chacun montre, de préférence, des photos et vidéos où il apparaît à son avantage, voire retouchées. Ce qu’ils y voient n’est en aucun cas un reflet de la « vraie » vie et il est important qu’ils ne s’y comparent pas.

Dialoguez avec votre enfant sur le poids des apparences : vous pouvez regarder ensemble cette vidéo qui montre le décalage entre les photos glamour, postées par certains influenceurs sur Instagram, et la réalité cachée derrière. Loin de vouloir critiquer le physique réel de ces personnalités, qui ont recours à la retouche ou aux effets de manche dans leurs publications, l’auteur dénonce le fait qu’elles tendent un miroir déformant aux jeunes encore influençables qui les suivent.

9 – Les sensibiliser à la permanence des contenus en ligne

Les ados n’ont pas toujours conscience que les contenus (photos, vidéos et textes) postés échappent en partie à leur contrôle. Ils peuvent être copiés, partagés, téléchargés… et réapparaître plus tard sans qu’ils puissent agir dessus, notamment dans le cadre d’entretiens d’embauche, où les réseaux sociaux des stagiaires et candidats sont épluchés par les responsables RH.

Invitez-les à se fixer une routine avant de poster quelque chose en se posant ces trois questions simples : est-ce que cette publication peut être offensante pour quelqu’un ? Est-ce qu’elle peut être tournée à mon désavantage ? Est-ce que c’est l’empreinte numérique que j’ai envie de laisser le jour où je passerai mes premiers entretiens de stage ? Et plus simplement, invitez-les à réfléchir avant de poster.

10 – Dialoguer autour du cyberharcèlement

16 % des 11-15 ans, interrogés pour « l’observatoire Bouygues Telecom des pratiques numériques des Français » connaissent une victime de cyberharcèlement (3), et 3 % en ont déjà été victimes. Pour contrer ce fléau sur Internet, incitez vos enfants à signaler les propos qu’ils jugent offensants ou violents. Le signalement se fait de manière anonyme, en cliquant sur l’icône « … » en haut à droite des posts Facebook ou Instagram, par exemple, puis en choisissant « Signaler ». Rappelez-leur que vous êtes là pour les aider s’ils sont confrontés, de près ou de loin, à une situation de cyberharcèlement, et interrogez-les régulièrement lors de vos moments en famille sur les contenus qui les ont marqués récemment.

11 – Montrer le bon exemple

Ce n’est pas à vous que nous allons l’apprendre : les enfants ont tendance à imiter leurs parents ? ! Interrogez-vous sur votre propre usage des réseaux sociaux, votre temps de connexion et les types de contenus que vous choisissez de partager sur ces plateformes… afin de vous mettre en cohérence avec les bonnes pratiques que vous souhaitez transmettre à vos enfants.

Tous ces points de repère permettront à vos ados de profiter de ces formidables outils que sont les réseaux sociaux, à la fois pour découvrir de nouvelles activités, des créateurs ou des lieux insolites, mais aussi de garder le contact avec leurs proches et votre famille. Pourquoi ne pas leur proposer de mettre en application ces bons réflexes en aidant un grand-parent ou un proche plus âgé à configurer son propre compte, afin d’échanger ensuite plus facilement ? Voilà une belle manière de créer du lien, dans tous les sens du terme !

👉 À lire aussi : Snapchat, Instagram, cloud gaming : testez vos connaissances sur les outils utilisés par vos enfants !

1 – Source BVA – Les adolescents et les smartphones – septembre 2018.
2 – Source Génération Numérique, étude Les Pratiques numériques des adolescents, 2020.
3 – Source Observatoire des Pratiques Numériques des Français – Bouygues Telecom – septembre 2018.

Enfants et usages du digital : on vous accompagne

Découvrir le dossier