Qu’est-ce que le cyberharcèlement et quoi faire pour lutter contre ?

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jeune ingénieur montrant ses inventions informatiques à sa grand-mère

On en parle dans les médias, dans les cours d’écoles, dans les réunions de parents d’élèves. Peut-être vous demandez-vous ce que recouvre ce terme : voici quelques explications.

Sur le site du gouvernement, dédié à cette question par le ministère de l’Éducation nationale, on donne la définition suivante : « un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ». Selon le ministère de l’Éducation nationale, 40% des élèves indiquent avoir été victimes d’un acte de cyberharcèlement, le moyen le plus courant étant le SMS pour un élève sur cinq, puis les appels téléphoniques (14%), l’usurpation d’identité (12%) ou encore l’exclusion d’un groupe social (11%).

Ce harcèlement peut se manifester via différents canaux numériques : les réseaux sociaux mais aussi les messageries instantanées, les forums de discussion, les e-mails, ou tout site web permettant aux utilisateurs d’interagir.

Les formes du cyberharcèlement sont diverses :

  • Des intimidations, insultes ou moqueries, qui sont parfois ambiguës pour la victime, qui se demande où se situe la frontière de la plaisanterie. De fait, la personne qui en est victime hésite à appeler à l’aide bien que se manifeste un véritable mal-être ;
  • L’usurpation d’identité via le piratage d’un compte personnel ou la création d’un ou plusieurs comptes au nom de la victime ;
  • Des rumeurs ou de véritables campagnes menées contre un camarade de classe ou de jeu, via la création d’une page ou d’une discussion spécifique ;
  • La publication d’informations ou de photographies dégradantes, humiliantes, voire présentant un caractère sexuel.

Le cyberharcèlement est une extension numérique du harcèlement « classique » mais ses conséquences sont différentes et leur gravité parfois plus grande. En effet, le canal numérique, selon les canaux utilisés permet de toucher instantanément une audience très large et de façon anonyme. L’intrusion est très grande, s’infiltrant dans la sphère privée à toute heure du jour ou de la nuit, et la victime se sent encore plus isolée.
Par ailleurs, les contenus mis en ligne ne disparaissent pas facilement : même si leur effacement est obtenu, ils peuvent avoir été stockés et reparaître ailleurs.

 

Que faire en cas de cyberharcèlement ?

En cas de cyberharcèlement, il est important que la victime se sente soutenue. Alors que les ados font leurs premiers pas sur Internet de plus en plus jeunes, les victimes se tournent d’abord vers leurs parents (à 60 %) pour trouver aide et conseils. Toutefois, d’autres personnes, comme les enseignants, mais aussi des camarades, se doivent également d’intervenir. Car, il faut le rappeler, le cyberharcèlement est un délit : en conséquence, l’auteur d’un acte de harcèlement en ligne peut être passible de peines d’amendes et/ou de prison selon la gravité des faits. Mais comment bien réagir pour aider une victime ?

Briser le silence

Changement de comportement ou d’apparence, tentative d’évitement scolaire, suppression volontaire de plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, manifestation d’anxiété, repli sur soi… sont autant d’attitudes qui peuvent alerter sur une situation de cyberharcèlement. Aussi, si vous décelez ces signaux, encouragez le dialogue sur les raisons du malaise.

Si vos doutes se précisent, incitez la victime à vous montrer les messages, les photos, les posts blessants : un adolescent peut avoir du mal à discerner ce qui relève d’une simple blague de propos ou de comportements tendancieux, déplacés ou dégradants.

L’important est de placer la discussion sous le signe de la confiance et de la bienveillance, en dégageant la cible du harcèlement en ligne de toute culpabilité ou de toute honte, et en ne sous-estimant pas la portée des attaques.

À lire aussi : Cyberharcèlement : comment savoir si votre ado en est victime ?

BON À SAVOIR

Vous ou votre enfant est témoin direct d’un fait de cyberharcèlement envers l’un de ses camarades ? Vous pouvez aider la victime en signalant les comportements inappropriés ou abusifs directement auprès des plateformes. Vous pouvez également en informer les adultes proches de la victime (parents, professionnels de l’éducation, responsable d’établissement).

 

Signaler, bloquer, rassurer

Le cyberharcèlement est avéré ? Conseillez à la cible des attaques d’éviter d’alimenter les conversations inappropriées, de bloquer les contacts harceleurs, de se déconnecter de ses comptes sociaux, de signaler auprès des divers réseaux sociaux, auprès des fournisseurs d’hébergement, mais également auprès des policiers et gendarmes spécialisés (via le site PHAROS) les propos abusifs ou les utilisateurs malveillants…

Prévenez également les responsables éducatifs si le cyberharcèlement à lieu entre camarades de classe : l’équipe pourra mettre en œuvre des mesures pour protéger la victime, confronter l’auteur des attaques et engager la responsabilité des représentants légaux, organiser des interventions pédagogiques…

Demandez le retrait des contenus illicites : en cas de cyberharcèlement, les victimes sont en effet en droit de demander aux intermédiaires (administrateur de forum, modérateurs des réseaux sociaux, hébergeurs de vidéos…) de retirer les contenus jugés irrespectueux, menaçants ou obscènes. Il faut cependant savoir que chaque plateforme applique ses propres critères de retrait, indépendamment des lois françaises.

 

BON À SAVOIR

Le ministère de l’Éducation nationale, en partenariat avec l’Association e-Enfance, a mis en place un numéro national pour les jeunes victimes de violences numériques :  le 3018 (accessible 6 jours sur 7, de 9 h à 20 h, appel gratuit, anonyme, confidentiel).

Des experts, à l’écoute des victimes de cyberharcèlement, disposent notamment de moyens techniques et juridiques pour accélérer la procédure de retrait.

 

Recueillir des preuves et porter plainte

En parallèle de la demande de retrait, une victime de cyberharcèlement, même mineure, peut déposer une plainte, au Commissariat ou à la Gendarmerie, à l’encontre du ou des auteurs de l’attaque. Si on ignore qui est à l’origine des faits de cyberharcèlement, un dépôt de plainte contre X pourra être enregistré.

En revanche, pour se porter partie civile et entamer des démarches de nature judiciaire, il faut être majeur. Il revient donc aux représentants légaux de la victime (parents le plus souvent) de le faire en son nom.

Depuis Mars 2022, une loi contre le cyberharcèlement a vu le jour. Grace à cette loi, les harceleurs récidivistes encourent 1 an de prison et 15 000 euros d’amende lorsque les faits ont causé ou non une incapacité totale de travail inférieur ou égale à 8 jours, la peine peut monter jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros pour les cas les plus grave où des mineurs seraient impliqués.

Au préalable, n’oubliez pas de collecter et de conserver les preuves du harcèlement en ligne : faites des captures d’écran, sauvegardez les conversations malveillantes, enregistrez les e-mails en cause…

N’hésitez pas enfin à solliciter les éventuels témoins des attaques en ligne : le cyberharcèlement est l’affaire de tous !

À lire aussi : nos 10 conseils pour prévenir le cyberharcèlement

 

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